Depuis le 1er janvier, les particuliers désireux d’accéder à la propriété sont tenus d’avoir une meilleure assise financière qu’auparavant, rapporte Radio-Canada.
Concrètement, ceux qui choisissent de verser une mise de fonds initiale de 20 % ou plus sur le prix total de leur maison devront subir une nouvelle simulation de crise, ou stress test, s’ils veulent pouvoir obtenir un prêt.
Ils devront en outre démontrer qu’ils sont capables d’assumer le plus haut taux d’intérêt parmi le taux de référence de cinq ans de la Banque du Canada, aujourd’hui fixé à 4,99 %, ou celui proposé par leur institution financière majoré de deux points de pourcentage (donc 5 %, si celle-ci leur offre 3 %).
PROPRIÉTAIRES SOLVABLES
Rappelant que le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) avait annoncé cette mesure en octobre dernier, Radio-Canada souligne que son entrée en vigueur est destinée à « éviter que les propriétaires ne se retrouvent dans une situation financière précaire et qu’ils puissent toujours être solvables en cas de hausse de taux hypothécaires ».
La chaîne d’information publique rappelle par ailleurs que la Banque du Canada a déjà augmenté son taux directeur à deux reprises au cours des six derniers mois et que ce mouvement haussier devrait se poursuivre en 2018. Beaucoup d’acheteurs optent pour le taux d’intérêt le plus faible, quitte à ce qu’il soit variable ou à très court terme, et ils ne se trouvent alors plus en mesure d’absorber une autre augmentation, note-t-elle.
Rappelons qu’à l’automne 2016, le gouvernement fédéral avait instauré de nouvelles règles en vue de restreindre l’accès à la propriété aux consommateurs ayant une mise de fonds inférieure à 20 %, ciblant ainsi en priorité les premiers acheteurs.
ABORDABILITÉ RESTREINTE
À l’époque, la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) s’était inquiétée de cette situation dans une analyse économique, affirmant alors que ces mesures allaient mettre de côté de nombreux premiers acheteurs potentiels, réduire le montant des emprunts autorisés et faire grimper les taux hypothécaires dans la province.
Si l’on en croit une étude couvrant la période 2011-2015 menée par la FCIQ, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec et le Fonds immobilier FTQ, 35 % des acquéreurs versaient alors une mise de fonds de 20 % et plus, tandis que cette proportion était de 22 % pour les premiers acheteurs et de 47 % pour les autres.
De son côté, l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) avait estimé que le resserrement des règles hypothécaires imposé par Ottawa, en plus de l’augmentation des primes d’assurance prêt hypothécaire et de la hausse annoncée des taux d’intérêt hypothécaires, allait restreindre l’abordabilité dans la plupart des marchés de l’habitation au pays.
Immobilier : le marché montréalais finit l’année en beauté
Décembre a été un mois faste pour l’immobilier résidentiel montréalais puisque quelque 2 781 ventes ont été conclues durant cette période, selon les données publiées hier par la Chambre immobilière du Grand Montréal. Ce bon résultat représente une augmentation de 10 % par rapport à l’an dernier et il s’agit du meilleur mois de décembre depuis 2009, souligne la CIGM.
Quatre des six principales zones géographiques de la région ont enregistré des hausses du nombre de transactions : les secteurs de Laval, de l’île de Montréal et de la Rive-Sud ont donné le ton, enregistrant de fortes hausses des ventes, de 20 %, de 15 % et de 15 % respectivement. De son côté, le secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu a affiché une augmentation de l’ordre de 5 %. Enfin, deux secteurs, soit la Rive-Nord (-4 %) et Vaudreuil-Soulanges (-10 %) ont au contraire connu des replis d’activité par rapport à décembre 2016.
LES COPROPRIÉTÉS ONT LA COTE
Le segment de la copropriété a été le plus dynamique, avec une augmentation de 35 % du nombre de transactions, au point que les 978 ventes conclues en décembre représentent un record pour cette période de l’année. Les plex de deux à cinq logements ont pour leur part enregistré une hausse de 5 % des ventes, tandis qu’une diminution de 1 % a été notée à ce chapitre pour les unifamiliales.
À l’échelle de la région métropolitaine, le prix médian des unifamiliales s’est établi à 305 000 $, soit 2 % de plus qu’un an plus tôt à la même époque. En ce qui concerne les plex, il a augmenté de 3 %, alors que la moitié des unités ont été vendues à plus de 484 000 $. La copropriété s’est encore ici démarquée, son prix médian ayant atteint 265 000 $, soit une progression de 8 % en un an.
Source: Conseiller.ca